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nir la continuation et l’accroissement de notre affection mutuelle. »

Sur la demande de sir Thomas Roë, la compagnie fut autorisée à construire son premier comptoir à Hoogly. Hoogly était alors l’entrepôt d’un riche et florissant commerce ; tous les étrangers y abondaient ; c’était le grand marché où le Bengale s’approvisionnait des denrées étrangères. À ces bons offices sir Thomas Roë crut devoir ajouter un certain nombre de conseils à la compagnie. Il n’était pas d’avis qu’elle prît une tendance guerrière : « À mon arrivée, lui écrivait-il, j’ai entendu dire qu’un fort était nécessaire ; mais l’expérience m’a depuis enseigné que si on nous l’a refusé, c’est pour le mieux. Si l’empereur m’en offrait dix, je n’en accepterais pas un seul. » — Sir Thomas déduisait ensuite ses raisons : — « Ce fort ne serait d’aucune utilité pour le commerce ; la dépense en serait plus considérable que le commerce ne saurait le supporter, car le maintien d’une garnison vous mangerait tous vos profits. Guerre et commerce sont choses incompatibles. Si vous en croyez mes avis, vous vous bornerez à exploiter les mers. Les Portugais, en dépit du grand nombre de leurs riches établissements, se sont appauvris en entretenant des soldats ; encore leurs garnisons étaient-elles fort chétives. Ils n’ont retiré aucun avantage de l’Inde dès qu’ils se sont trouvés dans l’obligation de la défendre ; notez ce point. Ce fut aussi l’erreur des Hollandais de vouloir s’implanter dans ce pays-ci par l’épée. Ils avaient