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La révolution se déroule d’abord devant nous comme un vaste drame avec ses trois grands actes : la constituante, la convention, l’empire ; drame immense et terrible ! Nos premières assemblées voient briller de beaux et jeunes talents, éclater les plus belles espérances ; la tribune reçoit ses maîtres et ses rois, Mirabeau, Barnave, Cazalès, Maury ; elle retentit d’un beau, d’un noble, d’un pur langage. La nation tout entière salue avec enthousiasme l’aurore d’une régénération complète. Inévitable fatalité des choses humaines ! Les passions s’éveillent à la discussion ; les hommes du passé ne veulent rien céder, ceux de l’avenir ne s’abstenir de rien. Une lutte terrible s’engage ; le trône, la monarchie tout entière disparaissent dans le sang ; à peine en reste-t-il quelques débris qui gisent çà et là sur le pavé. L’Europe, qui tremble jusque dans Vienne et Saint-Pétersbourg des catastrophes de Paris, veut s’y précipiter, accourt sur nos frontières. Quatorze armées, miraculeusement sorties de terre, l’arrêtent au passage ; naguère confondus dans leurs rangs, de jeunes généraux, Pichegru, Moreau, Desaix, Hoche, Marceau, d’autres encore, brillent à leur tête ; ils élèvent à l’entour de la France un rempart de victoires, derrière lequel celle-ci reprend haleine, et panse à loisir les larges blessures dont la terreur a sillonné son sein. Le