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inscriptions, dont quelques-unes sont fort belles, auront été placées là, après coup[1]. Elles étaient dans le génie du temps, et le génie du temps, c’était la passion forcenée. Dans le portrait de Marguerite, il y a aussi un détail suspect, c’est celui des Amours aux ailes blanches dont elle est entourée,  — inspiration païenne d’une époque païenne. Parmi ces Amours, il en est un aux ailes sanglantes. Ce sang aux ailes indique par trop qu’il a été mis là après la mort sanglante de Marguerite. Mais je crois profondément à la figure du portrait, en isolant les Amours. Si elle n’a pas posé vivante devant le peintre inconnu qui l’a retracée, elle a posé dans une mémoire ravivée par le souvenir de l’affreuse catastrophe qui fut sa fin.

  1. En voici quelques-unes : — Un seul me suffit. — Ce qui donne la vie me cause la mort. — Sa froideur me glace les veines et son ardeur brûle mon cœur. — Les deux n’en font qu’un. — Ainsi puissé-je mourir !