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Dans le Romuald, de M. de Custine, il y a un sermon tout entier, prêché à la fin du roman, et il ne faut pas même être catholique pour reconnaître la différence de profondeur dans l’accent qui existe entre l’œuvre d’un écrivain catholique de conscience éternelle, et celle de l’écrivain qui ne l’est que par la supposition momentanée de son esprit.


XIV

Encore une fois, voilà scrupuleusement la Catherine d’Overmeire que M. Sainte-Beuve a douée de bruit, mais qu’il ne douera ni de durée, ni de solidité, malgré la vigueur de ses approbations et de ses espérances. M. Sainte-Beuve a surtout vanté M. Feydeau pour demain. Comme la plupart des parrains, il s’est fait prophète en l’honneur de son filleul, mais les prophéties des jours de baptême, c’est comme les bonbons et les confitures de ces jours-là, quand ils sont mangés.

M. Sainte-Beuve a prétendu que M. Feydeau avait dix romans dans la tête. Nous verrons bien. Seulement, avec ces dix romans de l’avenir, je ne crois point, sauf erreur, que M. Feydeau s’élève beaucoup au-dessus de Fanny, s’il s’y élève, et j’ai déjà deux preuves pour appuyer cette incertaine prévision. Fanny sera le niveau de cet esprit qui répète actuellement Fanny par la forme, et qui, par l’idée, n’y ajoute pas. Si M. Feydeau était plus médiocre, j’espérerais pour