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XVIII

M. HENRI MURGER

Œuvres complètes.

I

Je voudrais bien, cependant, dire un mot que je n’ai pas dit sur M. Henri Mürger. J’ai attendu. J’ai eu cette prudence contre l’enthousiasme des regrets et cette condescendance pour une mort si triste. D’ailleurs, il est un défaut de mon pays pour lequel je me sens une irrésistible faiblesse. En France, les questions de sentiment, ce despotisme généreux, priment toutes les autres questions, mais, en fin de compte, doivent-elles primer la justice ? La Critique doit-elle s’associer à l’attendrissement général ? Et parce que M. Henri Mürger, par exemple, est mort jeune, ce qui n’est pas, hélas ! un malheur si rare, parce qu’il avait, comme homme, les qualités que Boileau reconnaissait en Chapelain, est-ce une raison pour que la