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sa tige, dans le poète qui nous a donné Les Sapins, Le Braconnier, La Vache blanche, Le Lavoir, Le Bûcheron, La Fille du Cabaret, La Chanson de la soie, même Les Bœufs, populaires pourtant, mais comme toute poésie inférieure, Les Bœufs, dont l’inspiration est brutale, car la femme et la fille y sont grossièrement et sordidement sacrifiées aux animaux, et enfin Le Tisserand, dont le refrain est idéal d’imitation pittoresque et d’harmonie !

Des deux pieds battant mon métier,

Je tisse, et ma navette passe !

Elle siffle, passe, repasse,

Et je crois entendre crier

Une hirondelle dans l’espace ! Oui, il y a du Burns dans M. Dupont, quand il ne veut être que

Le rude paysan, ridé par les années,

Cuit comme un vase au four, au feu de ses journées

quand il n’aspire pour ces vers familiers et sauvages qu’au nom modeste de moineaux francs ; quand il a de ces traits superbes :

Le taureau n’obéit qu’aux yeux purs…

Mais alors même et partout c’est du Burns écourté, rapetissé, jeté dans le moule étroit de la chanson de Béranger. Or ce volume, qui s’appelle Chansons, s’appelle aussi Poésies, Eh bien ! cherchez dans ce volume