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et doit nous défendre dans les éventualités que l’avenir nous garde, c’est-à-dire, la restauration et l’affermissement de l’Empire.

Eh bien ! dans ce discours où les caractères d’une restauration providentielle sont exposés avec une autorité incontestable, le publiciste sacré, après avoir fait la part de Dieu dans cet événement, arrive à la part de l’homme, à ce quelque chose d’humain que nous autres faibles créatures nous sommes pourtant tenus d’ajouter dans l’histoire aux bontés et aux magnificences divines, et le voilà qui se demande alors, comme dans ses autres discours il ne se l’était jamais demandé jusque-là, ce qu’il faut voir et ce qu’il faut faire pour résoudre cette question de la fragilité, de l’accident qui est, hélas ! au bout de toutes les choses humaines. Assurément, ce moment du livre est imposant, et nous attendions à cette place, dans ce discours final, quelque chose de péremptoire sur lequel le prédicateur nous aurait laissés.

Retardée, si l’initiative avait apparu, elle n’en aurait été que plus frappante. Mais savez-vous ce qu’est pour le P. Ventura, penseur hors de sa robe et qui dans sa robe devrait être inspiré, l’initiative qui doit raffermir le pouvoir secoué et brisé par tant de révolutions successives ?… On sourit presque en l’écrivant : c’est la décentralisation comme l’entend M. Danjou et le principe des substitutions à perpétuité. En dehors de ces deux vues politiques très-connues, très-discutées et encore très-discutables, il ne voit plus rien, cet homme de politique sacrée, et c’est pour nous rapporter de telles choses, qui sont au pied