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II

Ce que je venais de dire à la vieille marquise Guy de Ruy était l’exacte vérité. Il y avait trois jours à peine qu’une douzaine de femmes du vertueux faubourg Saint-Germain (qu’elles soient bien tranquilles, je ne les nommerai pas !) lesquelles, toutes les douze, selon les douairières du commérage, avaient été du dernier bien (vieille expression charmante) avec le comte Ravila de Ravilès, s’étaient prises de l’idée singulière de lui offrir à souper, — à lui seul d’homme — pour fêter… quoi ? elles ne le disaient pas. C’était hardi, qu’un tel souper ; mais les femmes, lâches individuellement, en troupe sont audacieuses. Pas une peut-être de ce souper féminin n’aurait osé l’offrir chez elle, en tête à tête, au comte Jules-Amédée-Hector ; mais ensemble, et s’épaulant toutes, les unes par les autres, elles n’avaient pas craint de faire la chaîne du baquet de Mesmer autour