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la Très-Belle, à la Très-Bonne, à la Très-Chère,
 Dont le regard divin t’a soudain refleuri ?

 Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges ;
 Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
 Sa chair spirituelle a le parfum des anges,
 Et son œil nous revêt d’un habit de clarté.

 Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
 Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
 Son Fantôme en dansant marche comme un flambeau ;

 Parfois il parle et dit : Je suis belle et j’ordonne
 Que pour l’amour de Moi vous n’aimiez que le Beau,
 Je suis l’Ange gardien, la Muse et la Madone.


Finalement, Rosalie n’eut qu’à se louer de la bienveillance avec laquelle poëtes, peintres, musiciens, etc., alternèrent sur son album la prose, les vers, les croquis et les spécimens de calligraphie musicale.

Pendant ce temps-là, Rodolphe, sautillant, communiquait sa gaieté aux personnes les plus graves. Ayant avisé un confrère capable de lui donner la réplique, il convertissait sa langue en raquette et jouait au volant avec des mots et des concetti. Il adressait en outre des madrigaux à toutes les femmes, notamment à la dame aux raisins dorés, qui buvait, mangeait, riait, branlait la tête, mais ne soufflait mot.

De temps à autre on cessait de causer pour entendre soit un quatuor, soit un trio, soit une sonate