Page:Banville - Camées parisiens, s3, 1873.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 108 —

pressentiments effrayants, elle se plaisait à accentuer par des détails de costume cette vague ressemblance qui existe seulement dans les attitudes, car l’Impératrice a l’air mélancolique et brisé d’une femme qui souffre et que tout désabuse, tandis que Marie-Antoinette était presque roide de majesté et de fermeté. Le front de l’Impératrice paraît plus haut que large. Elle a les yeux d’un brun rouge, très-rapprochés du nez et bridés vers les tempes, ce qui donne au regard quelque chose de fatal. Ses sourcils épais, mais beaux et droits, se rejoignent. Elle a le nez long du penseur, l’oreille belle et de forme allongée, la bouche d’un beau dessin, presque grande et très-gracieuse, avec un sourire contraint qui toujours accuse de douloureuses pensées. Les joues admirables naguère, maintenant tombent un peu, et le menton, alors trop peu saillant, s’est accentué, de même que la Volonté, qu’il représente, a dû, en des crises imprévues, grandir et se développer soudainement comme une fleur hâtive. Au théâtre ou dans les fêtes,