Donc, s’il te plait ainsi, prends sa vie et la mienne
Et l’heure de mourir sera douce pour nous.
C’est bien.
Laisse moi lui répondre
À tes genoux.
Rhodope, tu n’as pas su lire dans ton âme
Le zèle qui, pour moi, te courrouce et t’enflamme
Et qui s’éveillait pour l’esclave châtié
N’était pas de l’amour, c’était de la pitié.
Mon visage où le ciel a marqué sa colère,
C’est ton illusion divine qui l’éclaire.
Si nous partions d’ici librement tous les deux,
Un jour, tu me verrais tel que je suis, hideux,
Fait pour être caché dans l’obscurité noire,
Et ce que ta fierté d’esclave n’a pu croire,
Le maître glorieux qui tend vers toi ses bras,
Tu l’aimes, ou plutôt libre tu l’aimeras,
En voyant sa grandeur à tes pieds asservie.
Si vraiment tu pensas un jour, ô chère vie,
Que je t’appartiendrais comme un fauve dompté,
Obéis moi, Rhodope, et fais ma volonté.
Je pars. À ton front pur il faut une couronne.
Donc, pour que la splendeur suprême t’environne,
Permets que réfrénant sa honte et son effroi,
Ce triste esclave ait pu te donner à ce Roi.
Tu pars, toi le vainqueur de nos luttes passées,
Qui fis monter si haut le vol de tes pensées,
N’ayant pas achevé tout ce que tu rêvas,