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SUR LE MOYNE AMADOR.

de cizailles pour les couper net, sans barguigner. Comptez que la gent femelle se taisoyt, que les serviteurs cuydèrent le diable estre en ce moyne, et que, n’estoyent sa femme et les ténèbres espaisses de la nuict, le sire de Candé vouloyt le bouter hors, en grant paour de Dieu, là ung chascun se disoyt que le moyne estoyt de froc à gecter le chastel par les douves. Doncques, alors que ung chascun se feut torchié le bec, le sire de Candé eut cure d’emprisonner ce diable de qui la force estoyt moult dangereuse à veoir, et le feit mener au maulvais bouge puant où la Perrotte avoyt praticqué ses engins à ceste fin de le gehenner durant la nuict. Les matous du manoir avoyent esté requis de se faire ouyr par luy en confession, conviez à luy dire leurs péchez par l’herbe aux chats qui les enamoure, et aussy