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LES IOYEULSETEZ DU ROY.

ce que ie vous ay dict. — Ne vous en déplaise, Sire, ie l’ay faict. Turpenay est mort. — Hé ! i’entendoys de ce moyne. — I’ai entendu du gentilhomme !… — Quoy ! c’est doncques faict ? — Oui, Sire. — Ores bien ! » Se tournant vers le moyne : — « Venez icy, moyne. » Le moyne s’approuche. Le Roy luy dit : — « Mettez-vous à genoilz. » Le paouvre moyne avoyt paour. Mais le Roy luy dit : — « Remerciez Dieu, qui ne ha pas voulu que vous feussiez tué comme ie l’avoys commandé. Celluy qui prenoyt vostre bien l’ha esté. Dieu vous ha faict iustice ! Allez, priez Dieu pour moy, et ne bougez de vostre convent. »

Cecy prouve la bonté de Loys unze. Il auroyt pu trez bien faire pendre ce moyne, cause de l’erreur ; car, pour ledict gentilhomme, il estoyt mort au service du Roy.