Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rendu, dont vous voulez l’expédition sur-le-champ pour le signifier à l’adversaire et l’arrêter dans ses entreprises contre vous, vous demandez cette expédition à l’avoué, il vous regarde et vous dit : « Cela ne dépend pas de moi !… c’est le greffier du tribunal ; allez au Palais, pressez-le !… »

Vous feriez plutôt trente lieues que de trouver ce greffier ; et si vous parvenez à le trouver, il vous montrera une centaine de jugemens à expédier avant le vôtre ; et cependant vous donneriez mille francs pour avoir ce jugement.

Vous retournez chez votre avoué, le désespoir dans l’âme, et lui il sourit. « Que faut-il faire pour avoir ce maudit jugement ? » — Voulez-vous vous en remettre à moi ? dira l’avoué ; mais il faut payer grassement l’étude. Vous consentez. Trois jours après vous avez le jugement. Mais aussi, à la fin du mémoire de frais, se trouve cette ligne sentencieuse : « Pour soins, démarches, courses, etc., cinq cents francs. » Et l’on paie sans mot dire. Bienheureux lors-