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tout mon cœur. Ah ! c’était un bien brave et digne homme : il ne mérite pas son sort. »

Là, vous faites un signe d’approbation. En effet, que risquez-vous ? Vous n’apercevez rien de sinistre pour votre bourse.

« C’est un devoir pour tous les honnêtes gens de le secourir… »

Qui n’applaudirait pas à cette maxime chrétienne si touchante, si belle, et si banale qu’elle signifie tout le contraire ?

« Enfin, ajoute-t-on, je ne sais pas comment cela se fait ; mais son malheur est tel, que le pauvre diable n’a pas un écu. »

Là, vous vous doutez de quelque piège : il y a des pressentimens salutaires.

Alors vous dites quelque phrase, et c’est toujours ce que vous pouvez trouver de plus insignifiant. Enfin, pour échapper, vous feignez de chercher des yeux une connaissance dans le salon.

Il est trop tard ; on vous tient, on vous regarde, et l’on ajoute : « Il a été forcé de vendre :