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Cependant nous placerons ici quelques fanaux pour éclairer cette arène où bientôt un mari va se trouver seul avec la religion et la loi, contre sa femme, soutenue par la ruse et la société tout entière.



LXXXII.

On peut tout attendre et tout supposer d’une femme amoureuse.


LXXXIII.

Les actions d’une femme qui veut tromper son mari seront presque toujours étudiées, mais elles ne seront jamais raisonnées.


LXXXIV.

La majeure partie des femmes procède comme la puce, par sauts et par bonds sans suite. Elles échappent par la hauteur ou la profondeur de leurs premières idées, et les interruptions de leurs plans les favorisent. Mais elles ne s’exercent que dans un espace qu’il est facile à un mari de circonscrire ; et, s’il est de sang-froid, il peut finir par éteindre ce salpêtre organisé.


LXXXV.

Un mari ne doit jamais se permettre une seule parole hostile contre sa femme, en présence d’un tiers.


LXXXVI.

Au moment où une femme se décide à trahir la foi conjugale, elle compte son mari pour tout ou pour rien. On peut partir de là.


LXXXVII.

La vie de la femme est dans la tête, dans le cœur ou dans la passion. À l’âge où sa femme a jugé la vie, un mari doit savoir si la cause première de l’infidélité qu’elle médite procède de la vanité, du sentiment ou du tempérament. Le tempérament est une maladie à guérir ; le sentiment offre à un mari de grandes chances de succès ; mais la vanité est incurable. La femme qui vit de la tête est un épouvantable fléau. Elle réunira les défauts de la femme passionnée et de la femme aimante, sans en avoir les excuses. Elle est sans pitié, sans amour, sans