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dans un concert, ou des notes particulières touchées au piano ; un regard fixé sur un point convenu, tout, depuis l’orgue de Barbarie qui passe sous vos fenêtres et qui s’en va si l’on ouvre une persienne, jusqu’à l’annonce d’un cheval à vendre insérée dans le journal, et même jusqu’à vous, tout sera correspondance.

En effet, combien de fois une femme n’aura-t-elle pas prié malicieusement son mari de lui faire telle commission, d’aller à tel magasin, dans telle maison, en ayant prévenu son amant que votre présence à tel endroit est un oui ou un non.

Ici le professeur avoue à sa honte qu’il n’existe aucun moyen d’empêcher deux amants de correspondre. Mais le machiavélisme marital se relève plus fort de cette impuissance qu’il ne l’a jamais été d’aucun moyen coërcitif.

Une convention qui doit rester sacrée entre les époux est celle par laquelle ils se jurent l’un à l’autre de respecter le cachet de leurs lettres respectives. Celui-là est un mari habile qui consacre ce principe en entrant en ménage, et qui sait y obéir consciencieusement.

En laissant à une femme une liberté illimitée d’écrire et de recevoir des lettres, vous vous ménagez le moyen d’apprendre le moment où elle correspondra avec son amant.

Mais en supposant que votre femme se défiât de vous, et qu’elle couvrît des ombres les plus impénétrables les ressorts employés à vous dérober sa correspondance, n’est-ce pas ici le lieu de déployer cette puissance intellectuelle dont nous vous avons armés dans la Méditation de la Douane ? L’homme qui ne voit pas quand sa femme a écrit à son amant ou quand elle en a reçu une réponse est un mari incomplet.

L’étude profonde que vous devez faire des mouvements, des actions, des gestes, des regards de votre femme, sera peut-être pénible et fatigante, mais elle durera peu ; car il ne s’agit que de découvrir quand votre femme et son amant correspondent et de quelle manière.

Nous ne pouvons pas croire qu’un mari, fût-il d’une médiocre intelligence, ne sache pas deviner cette manœuvre féminine quand il soupçonne qu’elle a lieu.

Maintenant jugez, par une seule aventure, de tous les moyens de police et de répression que vous offre la correspondance.

Un jeune avocat auquel une passion frénétique révéla quelques-