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coronari ! »

Mais, nous sommes malheureusement forcés de reconnaître une triste vérité. Le despotisme a sa sécurité, elle est semblable à cette heure qui précède les orages et dont le silence permet au voyageur, couché sur l’herbe jaunie, d’entendre à un mille de distance le chant d’une cigale. Un matin donc, une femme honnête, et la plus grande partie des nôtres l’imitera, découvre d’un œil d’aigle les savantes manœuvres qui l’ont rendue la victime d’une politique infernale. Elle est d’abord toute furieuse d’avoir eu si long-temps de la vertu. À quel âge, à quel jour se fera cette terrible révolution ?… Cette question de chronologie dépend entièrement du génie de chaque mari ; car tous ne sont pas appelés à mettre en œuvre avec le même talent les préceptes de notre évangile conjugal.

— Il faut aimer bien peu, s’écriera l’épouse mystifiée, pour se livrer à de semblables calculs !… Quoi ! depuis le premier jour, il m’a toujours soupçonnée !… C’est monstrueux, une femme ne serait pas capable d’un art si cruellement perfide !

Voilà le thème. Chaque mari peut deviner les variations qu’y apportera le caractère de la jeune Euménide dont il aura fait sa compagne.

Une femme ne s’emporte pas alors. Elle se tait et dissimule. Sa vengeance sera mystérieuse. Seulement, vous n’aviez que ses hésitations à combattre depuis la crise où nous avons supposé que vous arriviez à l’expiration de la Lune de Miel ; tandis que maintenant vous aurez à lutter contre une résolution. Elle a décidé de se venger. Dès ce jour, pour vous, son masque est de bronze comme son cœur. Vous lui étiez indifférent, vous allez lui devenir insensiblement insupportable. La guerre civile ne commencera qu’au moment où, semblable à la goutte d’eau qui fait déborder un verre plein, un événement, dont le plus ou le moins de gravité nous semble difficile à déterminer, vous aura rendu odieux. Le laps de temps qui doit s’écouler entre cette heure dernière, terme fatal de votre bonne intelligence, et le jour où votre femme s’est aperçue de vos menées, est cependant assez considérable pour vous permettre d’exécuter une série de moyens de défense que nous allons développer.

Jusqu’ici vous n’avez protégé votre honneur que par les jeux d’une puissance entièrement occulte. Désormais les rouages de vos machines conjugales seront à jour. Là où vous préveniez naguère le crime, maintenant il faudra frapper. Vous avez débuté par négocier, et vous finissez par monter à cheval, sabre en main, comme