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ison qu’il est plus difficile d’avoir de l’esprit tous les jours que de dire de jolies choses de temps en temps.


L.

Un mari ne doit jamais s’endormir le premier ni se réveiller le dernier.


LI.

L’homme qui entre dans le cabinet de toilette de sa femme est philosophe ou un imbécile.


LII.

Le mari qui ne laisse rien à désirer est un homme perdu.


LIII.

La femme mariée est un esclave qu’il faut savoir mettre sur un trône.


LIV.

Un homme ne peut se flatter de connaître sa femme et de la rendre heureuse que quand il la voit souvent à ses genoux.




C’était à toute la troupe ignorante de nos prédestinés, à nos légions de catarrheux, de fumeurs, de priseurs, de vieillards, de grondeurs, etc., que Sterne adressait la lettre écrite, dans le Tristram Shandy, par Gauthier Shandy à son frère Tobie, quand ce dernier se proposait d’épouser la veuve de Wadman.

Les célèbres instructions que le plus original des écrivains anglais a consignées dans cette lettre pouvant, à quelques exceptions près, compléter nos observations sur la manière de se conduire auprès des femmes, nous l’offrons textuellement aux réflexions des prédestinés en les priant de la méditer comme un des plus substantiels chefs-d’œuvre de l’esprit humain.


Lettre de M. Shandy au capitaine Tobie Shandy.


« MON CHER FRÈRE TOBIE,

 » Ce que je vais te dire a rapport à la nature des femmes et à la manière de leur faire l’amour. Et peut-être est-il