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Deux heures après, la dame Bryond et Rifoël, à cheval, viennent parler à Hiley.

De toutes ces conférences, de ces allées et venues, il résulte la nécessité d’avoir une hache pour briser les caisses. Le notaire reconduit la dame Bryond à Saint-Savin, et l’on y cherche vainement une hache. Le notaire revient, et à moitié route il rencontre Hiley à qui il venait annoncer que l’on n’avait point de hache.

Hiley revient à l’auberge, il y demande un souper pour dix personnes, et il introduit les sept brigands, tous armés cette fois. Hiley fait déposer militairement les armes. On s’assied à table, on soupe à la hâte, et Hiley demande qu’on lui fournisse des aliments en abondance pour les emporter. Puis il prend à part Chaussard l’aîné, pour lui demander une hache. L’aubergiste étonné, s’il faut l’en croire, se refuse à la donner. Courceuil et Boislaurier arrivent, la nuit s’écoule, et ces trois hommes la passèrent à marcher dans la chambre en s’entretenant de leurs complots. Courceuil, dit le Confesseur, le plus subtil de tous ces brigands, s’empare d’une hache ; et, sur les deux heures du matin, tous sortent par des issues différentes.

Les moments acquéraient du prix, l’exécution du forfait était fixée à ce jour fatal. Hiley, Courceuil, Boislaurier amènent et placent leur monde. Hiley s’embusque avec Minard, Cabot et Bruce, à droite du bois du Chesnay. Boislaurier, Grenier et Horeau se mettent au centre. Courceuil, Herbomez et Lisieux se tiennent au défilé de la lisière. Toutes ces positions sont indiquées sur le plan géométral dressé par l’ingénieur du cadastre et joint aux pièces.

Cependant la voiture, partie de Mortagne vers une heure du matin, était conduite par le nommé Rousseau, que les événements accusent assez pour que son arrestation ait paru nécessaire. La voiture, menée lentement, devait arriver vers trois heures dans le bois du Chesnay.

Un seul gendarme escortait la voiture, on devait aller déjeuner à Donnery. Trois voyageurs faisaient par occasion route avec le gendarme.

Le voiturier, qui avait marché très-lentement avec eux, arrivé au pont de Chesnay, à l’entrée du bois de ce nom, pousse ses chevaux avec une vigueur et une vivacité qui fut remarquée, et il se jette dans un chemin de détour qu’on appelle le chemin de