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LAFOURAILLE.

Ia, mein herr.

VAUTRIN, en colère.

Souri joro, fistas.

LAFOURAILLE.

Joro. (Bas.) Voici les papiers de Langeac.

VAUTRIN.

Je ne suis pas pour l’émancipation des nègres quand il n’y en aura plus, nous serons forcés d’en faire avec les blancs.

INÈS, à sa mère.

Permettez-moi, ma mère, d’aller lire la lettre de mon père. (À Vautrin.) Général…

(Elle salue.)
VAUTRIN.

Elle est charmante, puisse-t-elle être heureuse !

(Inès sort, sa mère la conduit en faisant quelques pas avec elle.


Scène III.

LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, VAUTRIN.
VAUTRIN, à part.

Si le Mexique se voyait représenter comme ça, il serait capable de me condamner aux ambassades à perpétuité. (Haut.) Oh ! excusez-moi, Madame, j’ai tant de sujets de réflexions !

LA DUCHESSE.

Si les préoccupations sont permises, n’est-ce pas à vous autres diplomates ?

VAUTRIN.

Aux diplomates par état, oui ; mais je compte rester militaire et franc. Je veux réussir par la franchise. Nous voilà seuls, causons, car j’ai plus d’une mission délicate.

LA DUCHESSE.

Auriez-vous des nouvelles que ma fille ne devrait pas entendre ?

VAUTRIN.

Peut-être. Allons droit au fait : la señora est jeune et belle, elle est riche et noble ; elle peut avoir quatre fois plus de prétendants que toute autre. On se dispute sa main. Eh bien ! son père me charge de savoir si elle a plus particulièrement remarqué quelqu’un.