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GERTRUDE.

Où ?

LE JUGE.

Chez vous ! Hier vous avez fait boire à mademoiselle de Grandchamp une infusion de feuilles d’oranger dans cette seconde tasse qui contient de l’arsenic.

GERTRUDE.

Oh ! est-ce possible !

LE JUGE.

Vous nous avez déclaré avant-hier que la clef de votre secrétaire, où vous serriez le paquet de cette substance, ne vous quittait jamais.

GERTRUDE.

Elle est dans la poche de ma robe… Oh ! merci, Monsieur !… ce supplice va finir.

LE JUGE.

Vous n’avez-donc fait encore aucun usage de…

GERTRUDE.

Non ; vous allez trouver le paquet cacheté.

RAMEL.

Ah ! Madame, je le souhaite.

LE JUGE.

J’en doute ; c’est une de ces audacieuses criminelles…

GERTRUDE.

La chambre est en désordre, permettez…

LE JUGE.

Oh ! non, non, nous entrerons tous trois.

RAMEL.

Il s’agit de votre innocence.

GERTRUDE.

Oh ! entrons, Messieurs !


Scène VIII.

VERNON, seul.

Mon pauvre général ! agenouillé près du lit de sa fille ; il pleure, il prie !… Hélas ! Dieu seul peut la lui rendre.