Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques heures, presque une nuit pour faire ses ravages, et que, dans les premiers moments, on peut les combattre ; si le docteur reste à la maison, il les combattra (On frappe.) Qui est-ce ?

VERNON, du dehors.

C’est moi !

PAULINE.

Entrez, docteur ! (À part.) La curiosité me l’amène, la curiosité le fera partir.

VERNON.

Eh bien ! mon enfant, entre vous et votre belle-mère, il y a donc des secrets de vie et de mort ?…

PAULINE.

Oui, de mort surtout.

VERNON.

Ah ! diable, cela me regarde alors. Mais voyons !… vous aurez eu quelque violente querelle avec votre belle-mère.

PAULINE.

Oh ! ne me parlez plus de cette crature, elle trompe mon père.

VERNON.

Je le sais bien.

PAULINE.

Elle ne l’a jamais aimé.

VERNON.

J’en étais sûr.

PAULINE.

Elle a juré ma perte.

VERNON.

Comment, elle en veut à votre cœur ?

PAULINE.

À ma vie, peut-être.

VERNON.

Oh ! quel soupçon ! Pauline, mon enfant, je vous aime, moi. Eh bien, ne peut-on vous sauver ?

PAULINE.

Pour me sauver, il faudrait que mon père eut d’autres idées. Tenez, j’aime M. Ferdinand.

VERNON.

Je le sais encore, mais qui vous empêche de l’épouser ?

PAULINE.

Vous serez discret ? Eh bien, c’est le fils du général Marcandal !…