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payer de pareilles dettes, car je livre tout à Ferdinand, mon pays, mon père, la maison ! Mais enfin, cette infâme l’aura perdu sans retour ! D’ailleurs, je reviendrai ! Le docteur et M. Ramel obtiendront mon pardon. Je crois entendre le pas de Ferdinand… Oh ! c’est bien lui !


Scène VI.

PAULINE, FERDINAND.
PAULINE.

Ah ! mon ami, mon Ferdinand !

FERDINAND.

Moi qui croyais ne plus te voir ! Marguerite sait donc tout ?

PAULINE.

Elle ne sait rien encore ; mais cette nuit, elle apprendra notre fuite, car nous serons libres : tu emmèneras ta femme.

FERDINAND.

Oh ! Pauline, ne me trompe pas !

PAULINE.

Je comptais bien te rejoindre là où tu serais exilé mais cette odieuse femme vient de précipiter ma résolution… Je n’ai plus de mérite, Ferdinand… il s’agit de ma vie !

FERDINAND.

De ta vie !… Mais qu’a-t-elle fait ?

PAULINE.

Elle a failli me tuer, elle m’a endormie afin de me prendre ses lettres que je portais sur moi ! Par ce qu’elle a osé, pour te conserver, je juge de ce qu’elle ferait encore. Donc, si nous voulons être l’un à l’autre, il n’y a plus pour nous d’autre moyen que la fuite. Ainsi, plus d’adieux ! Cette nuit, nous serons réfugiés… Où ?… Cela te regarde.

FERDINAND.

Ah ! c’est à devenir fou de joie !

PAULINE.

Oh ! Ferdinand prends bien toutes les précautions ; cours à Louviers, chez ton ami, le procureur du roi, car ne faut-il pas