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Scène XIII.

VERNON.

Ce qui peut brouiller deux femmes vivant en paix jusqu’à présent !… oh ! tous les médecins, tant soit peu philosophes, le savent. Pauvre général, qui, toute sa vie, n’a pas eu d’autre idée que d’éviter le sort commun ! Mais je ne vois personne que Ferdinand et moi ?… Moi, ce n’est pas probable ; mais Ferdinand… je n’ai rien encore aperçu. Je l’entends ! À l’abordage !…


Scène XIV.

VERNON, GERTRUDE.
GERTRUDE.

Ah ! je les ai… je vais les brûler dans ma chambre… (Elle rencontre Vernon.) Ah !

VERNON.

Madame, j’ai renvoyé tout le monde.

GERTRUDE.

Et pourquoi ?

VERNON.

Pour que nous soyons seuls à nous expliquer.

GERTRUDE.

Nous expliquer !… de quel droit, vous, vous le parasite de la maison, prétendez-vous avoir une explication avec la comtesse de Grandchamp ?

VERNON.

Parasite, moi ! Madame, j’ai dix mille livres de rente outre ma pension ; j’ai le grade de général, et ma fortune sera léguée aux enfants de mon vieil ami ! Moi, parasite ! Oh ! mais je ne suis pas seulement ici comme ami, j’y suis comme médecin : vous avez versé des gouttes de Rousseau dans le thé de Pauline.

GERTRUDE.

Moi ?

VERNON.

Je vous ai vue, et j’ai la tasse.

GERTRUDE.

Vous avez la tasse ?… je l’ai lavée.