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PAULINE.

Préférez-vous le café ?

GERTRUDE.

Marguerite, du café.

GODARD.

Non, non, permettez-moi de prendre du thé ; je ne ferai pas comme tous les jours… D’ailleurs vous déjeunez, je le vois, à midi ; le café au lait me couperait l’appétit pour le déjeuner. Et puis les Anglais, les Russes et les Chinois n’ont pas tout à fait tort.

VERNON.

Le thé, Monsieur, est une excellente chose.

GODARD.

Quand il est bon.

PAULINE.

Celui-ci, Monsieur, est du thé de caravane.

GERTRUDE.

Docteur, tenez, voilà les journaux. (À Pauline.) Va causer avec M. de Rimonville, mon enfant ; moi, je ferai le thé.

GODARD.

Mademoiselle de Grandchamp ne veut peut-être pas plus de ma conversation que de ma personne ?…

PAULINE.

Vous vous trompez, Monsieur.

LE GÉNÉRAL.

Godard…

PAULINE.

Si vous me faites la faveur de ne plus vouloir de moi pour femme, vous possédez alors à mes yeux les qualités brillantes qui doivent séduire mesdemoiselles Boudeville, Clinville, Derville, et cætera.

GODARD.

Assez, Mademoiselle. Ah ! comme vous vous moquez d’un amoureux éconduit qui cependant a quarante mille livres de rente ! Plus je reste ici, plus j’ai de regrets. Quel heureux homme que M. Ferdinand de Charny !

PAULINE.

Heureux ! et de quoi ? pauvre garçon ! d’être le commis de mon père.