Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon enfant, je viendrai chez toi, nous partirons ensemble. Plus de Pauline.

FERDINAND.

Si vous faites cela, je me tuerai.

GERTRUDE.

Et moi aussi ! Nous serons réunis par la mort, et tu ne seras pas à elle.

FERDINAND, à part.

Quel caractère infernal !

GERTRUDE.

Et d’ailleurs, la barrière qui vous sépare de Pauline peut ne jamais s’abaisser ; que feriez-vous ?

FERDINAND.

Pauline saura rester libre.

GERTRUDE.

Mais si son père la mariait ?

FERDINAND.

J’en mourrais !

GERTRUDE.

On meurt d’amour dans les poésies, dans la vie ordinaire on se console ; et… on fait son devoir, en gardant celle dont on a pris la vie.

LE GÉNÉRAL, au dehors.

Gertrude ! Gertrude !

GERTRUDE.

J’entends monsieur. (Le général paraît.) Ainsi, M. Ferdinand, expédiez vos affaires pour revenir promptement, je vous attends.


Scène III.

LE GÉNÉRAL, GERTRUDE, puis PAULINE.
LE GÉNÉRAL.

Une conférence de si grand matin avec Ferdinand ! De quoi s’agit-il donc ? de la fabrique !