Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GODARD, à part.

Ah ! elle aime quelqu’un… je vais rester pour savoir qui. (Haut.) Mademoiselle, dans l’intérêt de mon amour-propre, me permettez-vous au moins de demeurer ici quelques jours ?

PAULINE.

Mon père, Monsieur, vous répondra.

GERTRUDE, s’avançant, à Godard.

Eh bien ?

GODARD.

Refusé net, durement et sans espoir ; elle a le cœur pris.

GERTRUDE, à Godard.

Elle ? une enfant que j’ai élevée, je le saurais ; et d’ailleurs, personne ne vient ici. (À part.) Ce garçon vient de me donner des soupçons qui sont entrés comme des coups de poignard dans mon cœur. (À Godard.) Demandez-lui donc…

GODARD.

Ah ! bien, lui demander quelque chose ?… Elle s’est cabrée au premier mot de jalousie.

GERTRUDE.

Eh bien ! je la questionnerai, moi !…

LE GÉNÉRAL.

Ah ! voilà le docteur !… nous allons savoir la vérité sur la mort de la femme à Champagne.


Scène V.

Les mêmes, LE DOCTEUR VERNON.
LE GÉNÉRAL.

Eh bien ?

VERNON.

J’en étais sûr, Mesdames. (Il les salue.) Règle générale, quand un homme bat sa femme, il se garde de l’empoisonner, il y perdrait trop. On tient à sa victime.

LE GÉNÉRAL, à Godard.

Il est charmant !

GODARD.

Il est charmant !

LE GÉNÉRAL, au docteur, en lui présentant Godard.

M. Godard.