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DUPRÉ.

Dès qu’il sera de retour.

ROUSSEAU.

Oh ! dès qu’il sera de retour. (À part.) J’aurai soin de l’y faire rester.

DUPRÉ, allant vers la porte de gauche.

Venez… venez, jeune homme… remercier votre famille, qui consent à tout.

MADAME ROUSSEAU.

Jules !

MADAME DU BROCARD.

Mon neveu !

JULES.

Il se pourrait ?

DUPRÉ, courant à l’autre chambre.

Et vous Paméla !… mon enfant !… ma fille !… embrassez votre mari !

(Jules s’élance vers elle.)
MADAME DU BROCARD, à Rousseau.

Comment se fait-il ?

DUPRÉ.

Elle n’a pas été arrêtée !… elle ne le sera pas !… Je n’ai pas de titres, moi… je ne suis pas le frère d’un pair de France !… mais j’ai quelque crédit. On a eu pitié de son dévouement… L’affaire est étouffée… c’est ce que m’écrit M. le garde des sceaux par une estafette, un cavalier que ce nigaud a pris pour un régiment.

BINET.

On ne voit pas bien par une lucarne.

MADAME DU BROCARD.

Monsieur, vous nous avez surpris ; je reprends ma parole.

DUPRÉ.

Et moi, je garde votre lettre. Vous voulez un procès ?… bien… je plaiderai.

GIRAUD et MADAME GIRAUD, qui se sont approchés.

M. Dupré !…

DUPRÉ.

Êtes-vous contents de moi ?… (Pendant ce temps, Jules et madame Rousseau ont supplié Rousseau de se laisser fléchir ; Rousseau hésite, et finit par embrasser au front Paméla, qui s’est approchée en tremblant. Dupré s’avance vers Rousseau, et, le voyant embrasser Paméla, il lui tend la main en disant.) Bien, Monsieur !… (À Jules, l’interrogeant.) Elle sera heureuse ?…

JULES.

Ah ! mon ami !…

(Paméla baise la main de Dupré.)