Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doute au secret. Oh ! d’abord, moi, je n’ai pas envie de m’exposer ; j’ai menti à la justice, c’est vrai… si on me condamne, pour qu’on m’acquitte, je ferai des révélations ; je dénonce tout le monde !…

DE VERBY, vivement.

Il le faut.

(Il se met à table et écrit.)
MADAME DU BROCARD.

Oh !… Jules !… Jules !… maudit enfant !… qui est cause de tout cela.

MADAME ROUSSEAU, à son mari.

Vous le voyez !… cet homme vous tient tous !… Il faut consentir.

(De Verby se lève, madame du Brocard prend sa place et écrit.)
MADAME ROUSSEAU, à son mari.

Mon ami ! je vous en supplie !…

ROUSSEAU, se décidant.

Parbleu ! je puis promettre à ce diable d’avocat tout ce qu’il voudra ; Jules est à Bruxelles.

(La porte s’ouvre, Binet pousse un cri, c’est Dupré qui paraît.)

Scène IX.

Les précédents, DUPRÉ, revenant.
DUPRÉ.

Eh bien ! (Madame du Brocard lui remet la lettre qu’il a demandée ; Verby lui donne la sienne ; Rousseau l’examine.) Enfin !… (De Verby lance un regard furieux à Dupré et à la famille, et sort vivement. À Rousseau.) Et vous, Monsieur ?

ROUSSEAU.

Je laisse mon fils maître de faire ce qu’il voudra.

MADAME ROUSSEAU.

Ô mon ami !

DUPRÉ, à part.

Il le croit loin d’ici.

ROUSSEAU.

Mais Jules est à Bruxelles, et il faut qu’il revienne.

DUPRÉ.

Oh ! c’est parfaitement juste !… Il est bien clair que je ne peux pas exiger qu’à la minute… ici… tandis que lui… là-bas !… Ça n’aurait pas de sens.

ROUSSEAU.

Certainement !… plus tard !…