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MADAME ROUSSEAU.

Ma sœur !

M. ROUSSEAU.

M. de Verby.

(La porte s’ouvre.)
BINET, tombant sur une chaise, au fond.

Nous sommes tous pincés !

UN DOMESTIQUE, entrant, à Dupré.

De la part de M. le garde des sceaux.

BINET.

Des sceaux ?… ça me regarde !…

DUPRÉ, s’avançant gravement, aux Rousseau et à de Verby, restés sur l’avant-scène.

Maintenant, je vous laisse en présence tous les quatre… Vous qui vous aimez et vous estimez tant… songez à ce que je vous ai dit : celle qui vous a tout sacrifié a été méconnue !… humiliée pour vous et par vous… c’est à vous de tout réparer… aujourd’hui… à l’instant… ici même… et alors nous vous sauverons tous… si vous en valez la peine.


Scène VIII.

Les précédents, moins DUPRÉ.
Ils restent un moment embarrassés et ne sachant quelle mine se faire.
BINET, s’approchant.

Nous voilà gentils ! (À de verby.) Dites donc… quand nous serons en prison, vous me soignerez, vous !… c’est que j’ai le cœur gonflé et le gousset vide !… (De Verny lui tourne le dos. À Rousseau.) Vous savez on m’a promis quelque chose !… (Rousseau s’éloigne sans lui répondre. À Madame du Brocard.) Dites-donc, on m’a promis quelque chose…

MADAME DU BROCARD.

C’est bon !

MADAME ROUSSEAU.

Mais votre frayeur !… votre présence ici !… on vous y a donc poursuivi ?

BINET.

Du tout !… Voilà quatre jours que je suis dans cette maison, caché dans le grenier comme un insecte… j’y suis venu parce que le père et la mère Giraud n’étaient plus chez eux ; ils ont été enlevés de leur domicile… Paméla a aussi disparu… elle est sans