Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MADAME DU BROCARD.

Maudit jeune homme !… si je ne l’avais pas fait élever, je le déshériterais !… Je n’existe pas, Monsieur. Moi, dont la conduite, les principes m’ont valu l’estime générale, me voyez-vous mêlée encore dans tout ceci ? seulement, cette fois, pour ma démarche auprès de ces Giraud, je puis me trouver inquiétée !…

DUPRÉ.

Je le crois !… c’est vous qui avez séduit, entraîné Paméla !

MADAME DU BROCARD.

Tenez, Monsieur, on a bien tort de se lier avec de certaines gens !… un bonapartiste… un homme de mauvaise conscience !… un sans cœur.

(Verby, qui écoutait, se cache de nouveau et fait un geste de colère.)
DUPRÉ.

Vous paraissiez tant l’estimer !

MADAME DU BROCARD.

Sa famille est considérée !… ce brillant mariage !… mon neveu pour qui je rêvais un avenir éclatant…

DUPRÉ.

Vous oubliez son affection pour vous, son désintéressement.

MADAME DU BROCARD.

Son affection !… son désintéressement !… Le général n’a plus le sou, et je lui avais promis cent mille francs, une fois le contrat signé.

DUPRÉ tousse fortement, en se retournant du côté de Verby.

Hum ! hum !

MADAME DU BROCARD.

Je viens donc en secret et en confiance, malgré ce M. de Verby, qui prétend que vous êtes un homme incapable !… qui m’a dit de vous un mal affreux, je viens vous prier de me tirer de là… Je vous donnerai de l’argent !… ce que sous voudrez.

DUPRÉ.

Avant tout, ce que je veux, c’est que vous promettiez à votre neveu, pour épouser qui bon lui semblera, la dot que vous lui faisiez pour épouser mademoiselle de Verby.

MADAME DU BROCARD.

Permettez… qui bon lui semblera…

DUPRÉ.

Décidez-vous !

MADAME DU BROCARD.

Mais il faut que je sache !…