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mais tu le sais, le comte de Verby a notre parole ; tu ne saurais légèrement sacrifier ton avenir ! Ce n’est pas l’énergie qui te manque… tu l’as prouvé… et un jeune conspirateur doit être assez fort pour se tirer d’une pareille affaire.

DE VERBY, à Jules, de l’autre côté.

Sans doute !… un futur diplomate ne saurait échouer ici !…

ROUSSEAU.

D’ailleurs, ma volonté…

JULES.

Mon père !

DUPRÉ, paraissant.

Jules ! c’est encore à moi de vous défendre.

PAMÉLA et BINET.

M. Dupré !

JULES.

Mon ami !…

MADAME DU BROCARD.

Monsieur l’avocat !…

DUPRÉ.

Oh ! je ne suis déjà plus mon cher Dupré.

MADAME DU BROCARD.

Oh ! toujours !… avant de nous acquitter envers vous, nous avons dû penser à cette jeune fille… et…

DUPRÉ., l’interrompant froidement.

Pardon, Madame…

DE VERBY.

Cet homme va tout brouiller !…

DUPRÉ., à Rousseau.

J’ai tout entendu… mon expérience est en défaut !… Je n’aurais pas cru l’ingratitude si près du bienfait… Riche comme vous l’êtes… comme le sera votre fils, quelle plus belle tâche avez-vous à remplir que celle de satisfaire votre conscience ?… En sauvant Jules, elle s’est déshonorée !… Allons, Monsieur, l’ambition ne saurait l’emporter !… Sera-t-il dit que cette fortune que vous avez acquise si honorablement aura glacé en vous tous les sentiments, et que l’intérêt seul… (Il voit madame du Brocard faisant des signes à son frère.) Ah ! très-bien, Madame !… c’est vous ici qui donnez le ton et j’oubliais, pour convaincre Monsieur, que vous seriez près de lui quand je ne serais plus là.

MADAME DU BROCARD.

Nous sommes engagés envers M. le comte et madame la com-