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PAMÉLA.

Tais-toi, Joseph ! tais-toi !

(Elle se recule vers le fond.)
DE VERBY.

Non-seulement vous êtes sauvé, mais vous êtes élevé aux yeux de tous ceux que cette affaire intéressait !… Vous avez montré une énergie, une discrétion !… dont on vous saura gré.

ROUSSEAU.

Tout le monde s’est bien conduit… Antoine, tu t’es bien montré !… tu mourras à notre service.

MADAME ROUSSEAU, à Jules.

Fais-moi remercier ton ami, M. Adolphe Durand. (Jules présente son ami.

JULES.

Oui… mais mon sauveur, mon ange gardien, c’est la pauvre Paméla !… Comme elle a compris sa situation et la mienne !… quel dévouement !… Ah ! je me rappelle !… l’émotion, la crainte !… elle s’était évanouie !… je cours… (Madame Rousseau, qui, toute au retour de Jules, n’a songé qu’à lui, cherche des yeux Paméla, l’aperçoit, l’amène devant son fils, qui pousse un cri.) Ah ! Paméla !… Paméla ! ma reconnaissance sera éternelle !…

PAMÉLA.

Ah ! M. Jules !… que je suis heureuse !

JULES.

Oh !… nous ne quitterons plus !… n’est-ce pas ma mère ? elle sera votre fille.

DE VERBY, à Rousseau, vivement.

Ma sœur et ma nièce attendent une réponse ; il faut intervenir, Monsieur… Ce jeune homme a l’imagination vive, exaltée… il peut manquer sa carrière pour de vains scrupules… par une sotte générosité !…

ROUSSEAU, embarrassé.

C’est que…

DE VERBY.

Mais j’ai votre parole.

MADAME DU BROCARD.

Parlez, mon frère !

JULES.

Ah répondez, ma mère, et joignez-vous à moi.

ROUSSEAU, prenant la main de Jules.

Jules !… je n’oublierai pas le service que nous a rendu cette jeune fille… Je comprends ce que doit te dicter la reconnaissance ;