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si elle aimait mon fils, si mon fils l’aimait !… Il me semble que j’ai vu quelque chose…

MADAME DU BROCARD et JUSTINE.

Non ! non !

MADAME ROUSSEAU.

Ah ! répondez, ma sœur ! elle l’a bien mérité, n’est-ce pas ? vient !

(Les deux femmes restées immobiles, se serrent la main en tremblant.)

Scène IV.

Les mêmes, DE VERBY.
JUSTINE, au fond.

Monsieur le général de Verby.

MADAME ROUSSEAU et MADAME DU BROCARD.

Ah !

DE VERBY.

Tout va bien ! ma présence n’était plus nécessaire, et je suis revenu près de vous. On espère beaucoup pour votre fils. Le résumé du président semble pousser à l’indulgence.

MADAME ROUSSEAU, avec joie.

Ô mon Dieu !

DE VERBY.

Jules s’est bien conduit ! mon frère, le comte de Verby, est dans les meilleures dispositions à son égard. Ma nièce le trouve un héros, et moi… et moi, je sais reconnaître le courage et l’honneur… Une fois cette affaire assoupie, nous presserons le mariage.

MADAME ROUSSEAU.

Il faut pourtant vous avouer, Monsieur, que nous avons fait des promesses à cette jeune fille.

MADAME DU BROCARD.

Laissez donc, ma sœur !

DE VERBY.

Sans doute ; elle mérite… vous la payerez bien quinze ou vingt mille francs… c’est honnête !

MADAME DU BROCARD.

Vous le voyez, ma sœur, M. de Verby est noble, généreux, et dès qu’il pense que cette somme… Moi je trouve que c’est assez.

JUSTINE, au fond.

Voici M. Rousseau.