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êtes dit : Offrons de l’or ! il nous faut l’honneur d’une grisette !

GIRAUD.

C’est très-bien… je reconnais mon sang.

MADAME DU BROCARD.

Ma chère enfant, ne vous offensez pas ! l’argent est l’argent, après tout !

DE VERBY, s’adressant à Giraud.

Sans doute ! Et six bonnes mille livres de rente pour… un…

PAMÉLA.

Pour un mensonge ! vous l’aurez à moins… Mais, Dieu merci, je sais me respecter ! Adieu, Monsieur.

(Elle fait une profonde révérence à madame du Brocard, puis elle entre dans sa chambre.)
DE VERBY.

Que faire ?

MADAME DU BROCARD.

C’est incompréhensible !

GIRAUD.

Je sais bien que six mille livres de rente, c’est un denier… mais notre fille a l’âme fière, voyez-vous ; elle tient de moi.

MADAME GIRAUD.

Et elle ne cédera pas.


Scène V.

Les mêmes, BINET, DUPRÉ, MADAME ROUSSEAU.
BINET.

Par ici, Monsieur, Madame, par ici. (Dupré et madame Rousseau entrent.) Voilà le père et la mère Giraud !

DUPRÉ, à de Verby.

Je regrette, Monsieur, que vous nous ayez devancés ici !

MADAME ROUSSEAU.

Ma sœur vous a sans doute dit, Madame, le sacrifice que nous attendons de mademoiselle votre fille… Il n’y a qu’un ange qui puisse le faire.

BINET.

Quel sacrifice ?

MADAME GIRAUD.

Ça ne te regarde pas.