Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE VERBY.

Monsieur, ce langage…

DUPRÉ.

N’essayez pas de me tromper ! Mais par quels moyens l’avez vous séduit ? Il est riche, il n’a besoin de rien.

DE VERBY.

Écoutez, Monsieur… si vous dites un mot…

DUPRÉ.

Oh ! ma vie ne sera jamais une considération pour moi !

DE VERBY.

Monsieur, vous savez très-bien que Jules s’en tirera, et vous lui feriez perdre, s’il ne se conduisait pas bien, la main de ma nièce, l’héritière du titre de mon frère, le gentilhomme de la chambre.

DUPRÉ.

Il est dit que ce jeune homme est encore un calculateur ! Pensez, Monsieur, à ce que je vous propose. Vous avez des amis puissants, et c’est pour vous un devoir !…

DE VERBY.

Un devoir ! Monsieur, je ne vous comprends pas.

DUPRÉ.

Vous avez su le perdre, et vous ne sauriez le sauver ? (À part.) Je le tiens.

DE VERBY.

Je réfléchirai, Monsieur, à cette affaire.

DUPRÉ.

Ne croyez pas pouvoir m’échapper.

DE VERBY.

Un général, qui n’a pas craint le danger, ne craint pas un avocat !…

DUPRÉ.

Comme vous voudrez !

(De Verby sort. Il se heurte avec Joseph.)

Scène VII.

DUPRÉ, BINET.
BINET.

Monsieur, je n’ai su qu’hier que vous étiez le défenseur de M. Jules Rousseau ; je suis allez chez vous, je vous ai attendu, mais vous êtes rentré trop tard ; ce matin vous étiez sorti, et