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JULES paraît au fond, suivi par des agents et un juge d’Instruction ; il court vers sa mère.

Ma mère ! ma bonne mère ! (Il embrasse sa mère.) Ah ! je vous revois ! (À mademoiselle du Brocard.) Ma tante !

MADAME ROUSSEAU.

Mon pauvre enfant ! viens, viens… près de moi… ils n’oseront pas. (Aux agents qui s’avancent.) Laissez ! Ah ! laissez-le.

ROUSSEAU, s’élançant vers eux.

De grâce !…

DUPRÉ, au juge d’instruction.

Monsieur…

JULES.

Ma bonne mère, calmez-vous… Bientôt je serai libre… oui, croyez-le… et nous ne nous quitterons plus.

ANTOINE, à Rousseau.

Monsieur, on demande à visiter la chambre de M. Jules.

ROUSSEAU, au juge d’instruction.

À l’instant, Monsieur… je vais moi-même..(À Dupré, montrant Jules.) Ne le quittez pas !…

(Il s’éloigne, conduisant le juge d’instruction, qui fait signe aux agents de surveiller Jules.)

JULES, prenant la main de de Verby.

Ah ! général. (À Dupré.) Et vous, monsieur Dupré, si bon, si généreux, vous êtes venu consoler ma mère… (Bas.) Ah ! cachez-lui le danger que je cours. (Haut, regardant sa mère.) Dites-lui la vérité. dites-lui qu’elle n’a rien à craindre.

DUPRÉ.

Je lui dirai qu’elle peut vous sauver.

MADAME ROUSSEAU.

Moi !

MADAME DU BROCARD.

Comment ?

DUPRÉ, à madame Rousseau.

En le suppliant de révéler le nom de ceux qui l’ont fait agir.

DE VERBY, à Dupré.

Monsieur…

MADAME ROUSSEAU.

Oui, oh ! tu le dois… Je l’exige, moi, ta mère.

MADAME DU BROCARD.

Oui… mon neveu dira tout… entraîné par des gens qui maintenant l’abandonnent, il peut à son tour…