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DE VERBY, à Dupré.

Monsieur est, selon ce que je viens d’entendre, chargé de la défense de M. Jules Rousseau dans la déplorable affaire…

DUPRÉ.

Oui, Monsieur. une déplorable affaire, car les vrais coupables ne sont pas en prison ; la justice sévira contre les soldats, et les chefs sont, comme toujours, à l’écart… Vous êtes le général vicomte de Verby ?

DE VERBY.

Le général Verby… Je ne prends pas de titre… mes opinions… Sans doute, vous connaissez l’instruction.

DUPRÉ.

Depuis trois jours seulement nous communiquons avec les accusés.

DE VERBY.

Et que pensez-vous de l’affaire ?

TOUS.

Oui, parlez.

DUPRÉ.

D’après l’habitude que j’ai du Palais, je crois deviner qu’on espère obtenir des révélations en offrant des commutations de peine aux condamnés.

DE VERBY.

Les accusés sont tous des gens d’honneur.

ROUSSEAU.

Mais…

DUPRÉ.

Le caractère change en face de l’échafaud, surtout quand on a beaucoup à perdre.

DE VERBY, à part.

On ne devrait conspirer qu’avec des gens qui n’ont pas un sou.

DUPRÉ.

J’engagerai mon client à tout révéler.

ROUSSEAU.

Sans doute.

MADAME DU BROCARD.

Certainement.

MADAME ROUSSEAU.

Il le faut.

DE VERBY, inquiet.

Il n’y a donc aucune chance de salut pour lui ?