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LOTHUNDIAZ.

Sarpi n’est pas allé chercher un vaisseau dans le port de Valladolid, il a fait avancer mon fils d’un grade.

FONTANARÈS.

Par l’avenir de ton fils, Lothundiaz, ne t’avise pas de disposer de ta fille sans son consentement ; elle m’aime, et je l’aime. Je serai dans peu (Sarpi paraît) l’un des hommes les plus considérables de l’Espagne, et en état de me venger…

MARIE.

Oh ! contre mon père ?

FONTANARÈS.

Eh bien ! dites-lui donc, Marie, tout ce que je fais pour vous mériter.

SARPI.

Un rival ?

QUINOLA, à Lothundiaz.

Monsieur, vous serez damné.

LOTHUNDIAZ.

D’où sais-tu cela?

QUINOLA.

Ce n’est pas assez : vous serez volé, je vous le jure.

LOTHUNDIAZ.

Pour n’être ni volé, ni damné, je garde ma fille à un homme qui n’aura pas de génie, c’est vrai, mais du bon sens…

FONTANARÈS.

Attendez, du moins.

SARPI.

Et pourquoi donc attendre ?

QUINOLA, à Monipodio.

Qui est-ce ?

MONIPODIO.

Sarpi.

QUINOLA.

Quel oiseau de proie !

MONIPODIO.

Et difficile à tuer, c’est le vrai gouverneur de Catalogne.

LOTHUNDIAZ.

Salut, monsieur le secrétaire ! (À Fontanarès.) Adieu, mon cher, votre arrivée est une raison pour moi de presser le mariage. (À Marie.) Allons, rentrez, ma fille. (À la duègne.) Et vous, sorcière, vous allez avoir votre compte.