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LOTHUNDIAZ.

Travaille, et tu t’amasseras des trésors ici-bas. (Il regarde.) Je ne vois point ma fille et sa duègne dans leur chemin.

(Jeu de scène entre Monipodio et Lothundiaz.)
MONIPODIO.

L’Espagnol est généreux.

LOTHUNDIAZ.

Eh ! laisse-moi, je suis Catalan et suis soupçonneux. (Il aperçoit sa fille et Fontanarès.) Que vois-je ?… ma fille avec un jeune seigneur. (Il court à eux) On a beau payer des duègnes pour avoir le cœur et les yeux d’une mère, elles vous voleront toujours. (À sa fille.) Comment, Marie, vous, héritière de dix mille sequins de rente, vous parlez à… Ai-je la berlue ?… c’est ce damné mécanicien qui n’a pas un maravedis.

(Monipodio fait des signes à Quinola.)
MARIE.

Alfonso Fontanarès, mon père, n’est plus sans fortune, il a vu le roi.

LOTHUNDIAZ.

Je plains le roi.

FONTANARÈS.

Seigneur Lothundiaz, je puis aspirer à la main de votre belle Marie.

LOTHUNDIAZ.

Ah !…

FONTANARÈS.

Accepterez-vous pour gendre le duc de Neptunado, grand d’Espagne et favori du roi ? (Lothundiaz cherche autour de lui le duc de Neptunado.)

MARIE.

Mais c’est lui, mon père.

LOTHUNDIAZ.

Toi que j’ai vu grand comme ça, dont le père vendait du drap, me prends-tu pour un nigaud ?


Scène XII.

les mêmes, QUINOLA, DONA LOPEZ.
QUINOLA.

Qui a dit nigaud ?

FONTANARÈS.

Pour cadeau de noces, je vous ferai anoblir, et ma femme et