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Marie Lothundiaz, je ne réponds de rien… Il ne me parle que d’elle depuis deux jours,et j’ai peur qu’il n’extravague tout à fait…

MONIPODIO.

L’infante est gardée comme un homme à pendre. Voici pourquoi. Lothundiaz a eu deux femmes : la première était pauvre et lui a donné un fils. La fortune est à la seconde, qui en mourant a laissé tout à sa fille, de manière à ce qu’elle n’en puisse être dépouillée. Le bonhomme est d’une avarice dont le but est l’avenir de son fils. Sarpi, le secrétaire du vice-roi, pour épouser la riche héritière, a promis à Lothundiaz de le faire anoblir, et s’intéresse énormément à ce fils…

QUINOLA.

Bon ! déjà un ennemi…

MONIPODIO.

Aussi faut-il beaucoup de prudence. Écoute, je vais te donner un mot pour Mathieu Magis, le plus fameux Lombard de la ville et à ma discrétion. Vous y trouverez tout, depuis des diamants jusqu’à des souliers. Quand vous reviendrez ici, vous y verrez notre infante.


Scène III.

PAQUITA, FAUSTINE.
PAQUITA.

Madame a raison, deux hommes sont en vedette sous son balcon, et ils s’en vont en voyant venir le jour.

FAUSTINE.

Ce vieux vice-roi finira par m’ennuyer ! il me suspecte encore chez moi pendant qu’il me parle et me voit.


Scène IV.

FAUSTINE, DON FRÉGOSE.
DON FRÉGOSE.

Madame, vous risquez de prendre un rhume : il fait ici trop frais.

FAUSTINE.

Venez ici, Monseigneur. Vous avez foi, dites-vous, en moi ; mais