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VAUTRIN.

L’enfant déporté en Sardaigne est bien votre fils.

LE DUC.

Et madame ?…

VAUTRIN.

Innocente.

LE DUC.

Ah ! (Tombant dans un fauteuil.) Qu’ai-je fait ?

LA DUCHESSE.

Quelle horrible preuve !… mort. Et l’assassin est là.

VAUTRIN.

Monsieur le duc, j’ai été le père de Fernand, et je viens de sauver vos deux fils l’un de l’autre, vous seul êtes l’auteur de tout, ici.

LA DUCHESSE.

Arrêtez ! je le connais, il souffre en cet instant tout ce que j’ai souffert en vingt ans. De grâce, mon fils ?

LE DUC.

Comment, Raoul de Frescas ?…

VAUTRIN.

Fernand de Montsorel va venir. (À Saint-Charles.) Qu’en dis-tu ?

SAINT-CHARLES.

Tu es un héros, laisse-moi être ton valet de chambre.

VAUTRIN.

Tu as de l’ambition. Et tu me suivras ?

SAINT-CHARLES.

Partout.

VAUTRIN.

Je le verrai bien.

SAINT-CHARLES.

Ah ! quel artiste tu trouves et quelle perte le gouvernement va faire.

VAUTRIN.

Allons, va m’attendre au bureau des passe-ports.