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LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Oui, Monsieur, ces actes sont irrécusables.

SAINT-CHARLES.

Vous aviez donc un bien grand intérêt, Madame, a ce qu’ils fussent faux ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL, à mademoiselle de Vaudrey.

Oh ! jamais pareille torture n’a brisé le cœur d’aucune mère.

SAINT-CHARLES, à part.

De quel côté passer ? à la femme ou au mari.

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Monsieur, la somme que vous me demanderez est à vous si vous pouvez me prouver que M. Raoul de Frescas…

SAINT-CHARLES.

Est un misérable ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Non, mais un enfant…

SAINT-CHARLES.

Le vôtre, n’est-ce pas ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL, s’oubliant.

Eh bien, oui ! Soyez mon sauveur, et je vous protégerai toujours, moi. (À mademoiselle de Vaudrey.) Eh ! qu’ai-je donc dit ? (À Saint-Charles.) Où est Raoul ?

SAINT-CHARLES.

Disparu ! Et cet intendant qui a fait faire ces actes, rue Oblin, et qui sans doute a joué le personnage de l’envoyé du Mexique, est un de nos plus rusés scélérats. (La duchesse fait un mouvement.) Oh ! rassurez-vous, il est trop habile pour verser du sang ; mais il est aussi redoutable que ceux qui le prodiguent ! et cet homme est son gardien.

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Ah ! votre fortune contre sa vie.

SAINT-CHARLES.

Je suis à vous, Madame. (À part.) Je saurai tout et je pourrai choisir.