Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

frondeurs, les rieurs, qui se moquent des cérémonies, ne recevraient pas leur épicier, fût-il électeur de grand collège, avec les attentions dont ils entoureraient un marquis. Il ne s’ensuit pas que les fashionables méprisent les travailleurs : bien loin, ils ont pour eux une admirable formule de respect social : « Ce sont des gens estimables

Il est aussi maladroit à un élégant de se moquer de la classe industrielle que de tourmenter des mouches à miel, que de déranger un artiste qui travaille : cela est de mauvais ton.

Les salons appartiennent donc à ceux qui ont le pied élégant, comme les frégates à ceux qui ont le pied marin. Si vous n’avez pas refusé nos prolégomènes, il faut en accepter toutes les conséquences.

De cette doctrine dérive un aphorisme fondamental :


XXXI

Dans la vie élégante, il n’existe plus de supériorité : on y traite de puissance à puissance.


Un homme de bonne compagnie ne dit à personne : « J’ai l’honneur, etc. ». Il n’est le très humble serviteur d’aucun homme.

Le sentiment des convenances dicte aujour-