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mité des dépenses nécessitées par nos despotiques aphorismes…

— Quelle fortune, nous a-t-on dit, pourrait suffire aux exigences de vos théories ?… Le lendemain du jour où une maison a été remeublée, retapissée, où une voiture a été restaurée, où la soie d’un boudoir a été changée, un fashionable ne vient-il pas insolemment appuyer sa tête pommadée sur une tenture ? Un homme en colère n’arrive-t-il pas exprès pour souiller un tapis ? Des maladroits n’accrochent-ils pas la voiture ? Et peut-on toujours empêcher les impertinents de franchir le seuil sacré du boudoir ?

Ces réclamations, présentées avec l’art spécieux dont les femmes savent colorer toutes leurs défenses, ont été pulvérisées par cet aphorisme :


XXIX

Un homme de bonne compagnie ne se croit plus le maître de toutes les choses qui, chez lui, doivent être mises à la disposition des autres.


Un élégant ne dit pas tout à fait, comme le roi, notre voiture, notre palais, notre château, nos chevaux, mais il sait empreindre toutes ses actions de cette délicatesse royale ; heureuse métamorphose à l’aide de laquelle un homme