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facilement ces merveilleux résultats par une constante recherche, par une exquise fraîcheur dans les détails. Le soin perpétue la bonne grâce de l’ensemble, et de là vient cet axiome anglais :

XXVI

L’entretien est le sine qua non de l’élégance.


L’entretien n’est pas seulement cette condition vitale de la propreté qui nous oblige d’imprimer aux choses leur lustre journalier : ce mot exprime tout un système.

Du moment que la finesse et la grâce des tissus ont remplacé, dans le costume européen, la lourdeur des draps d’or et les cottes armoriées du laborieux moyen âge, une révolution immense a eu lieu dans les choses de la vie. Au lieu d’enfouir un fonds dans un mobilier périssable, nous en avons consommé l’intérêt en objets plus légers, moins chers, faciles à renouveler, et les familles n’ont plus été déshéritées du capital[1].

  1. L’habit de Bassompierre, que nous citons à cause de la vulgarité du fait, coûtait cent mille écus de notre monnaie actuelle. Aujourd’hui, l’homme le plus élégant ne dépense pas quinze mille francs pour sa toilette, et renouvelle ses habits à chaque saison. La différence du capital employé constitue les différences de luxe qui ne détruisent pas cette observation : elle s’applique à la toilette des femmes et à toutes les parties de notre science. (Note de l’Auteur.)