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INTRODUCTION[1]





EN 1830, Balzac venait de découvrir le Monde.

Son premier succès « Les Chouans », suivi de près par : « La Physiologie du Mariage » et « La Peau de Chagrin », avait imposé sa vocation à une famille dont le rêve était de faire de lui un notaire. Pour la première fois, il avait de l’or dans les mains, ces mains prodigues, ces belles mains sensuelles qui furent toujours empressées de l’échanger contre ce qui chatoie, qui éblouit, qui est voluptueux au toucher. Les salons s’ouvraient pour lui. Il fréquentait chez Sophie Gay, la princesse Bagration, la duchesse d’Abrantès : il approchait les femmes les plus brillantes de Paris — lui qui les aimait tant, qui aimait tout d’elles, leurs intrigues comme leurs vertus, et comme elles-mêmes, leurs parures changeantes qu’il

  1. Je dois beaucoup à la grande obligeance de M. Marcel Bouteron, bibliothécaire à l’Institut de France, qui, par son édition de Balzac, fait œuvre d’érudit et d’historien.