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égimens allemands, dans le dessein d’appuyer les insurgés, qui étaient tous gens de la campagne.

Cette petite expédition avait été confiée par l’empereur à un certain général d’infanterie nommé Rusca, qui se trouvait alors à Clagenfurth, à la tête d’une avant-garde d’environ quatre mille hommes. Comme Rusca était sans artillerie, le maréchal Marmont… avait donné l’ordre de lui envoyer une batterie, et je fus désigné pour la commander.

C’était la première fois, depuis ma promotion au grade de lieutenant, que je me voyais, au milieu d’une brigade, le seul officier de mon corps, ayant à conduire des hommes qui n’obéissaient qu’à moi, et obligé de m’entendre, comme chef d’une arme, avec un officier général.

— C’est bon, me dis-je en moi-même, il y a un commencement à tout, et c’est comme cela qu’on devient général.

— Vous allez avec Rusca ?… me dit mon capitaine, prenez garde à vous, c’est un malin singe, un vaurien fini. Son plus grand plaisir est de mettre dedans tous ceux qui ont affaire à lui. Pour vous apprendre