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que nous avons envoyé chercher chez vous de votre part ; ils vous seront sans doute nécessaires. Nous vous emmenons dans une maison où votre présence est indispensable… Il s’agit de sauver l’honneur d’une dame. Elle est en ce moment sur le point d’accoucher d’un enfant dont elle fait présent à son amant à l’insu de son mari. Quoique celui-ci quitte peu sa femme dont il est toujours passionnément épris, et qu’il la surveille avec toute l’attention de la jalousie espagnole, elle a su lui cacher sa grossesse. Il la croit malade. Nous vous emmenons pour faire l’accouchement. Ainsi vous voyez que les dangers de l’entreprise ne vous concernent pas : seulement obéissez-nous ; autrement l’ami de cette dame, qui est en face de vous dans la voiture, et qui ne sait pas un mot de français, vous poignarderait à la moindre imprudence…

— Et qui êtes-vous, lui dis-je en cherchant la main de mon interlocutrice, dont le bras était enveloppé dans la manche d’un habit d’uniforme…

— Je suis la camariste de madame, sa confidente, et toute prête à vous récompenser par moi-même, si